Camp Al Insan à Jabalia : un refuge au cœur de la guerre

En janvier 2025, au nord de Gaza, l'association Al Insan a ouvert un camp structuré pour accueillir des familles déplacées, leur offrant sécurité, soins, nourriture et espoir au milieu du chaos. Cinq mois plus tard, lors de l'invasion de Jabalia, le camp a été entièrement détruit. Voici son histoire.

Un refuge digne au milieu du chaos

Début 2025, une trêve temporaire dans les bombardements sur Gaza a ouvert une courte fenêtre d’action humanitaire. Dans ce contexte précaire, Al Insan a pris la décision d’ouvrir un camp structuré dans la zone de Jabalia, l'une des régions les plus touchées par la guerre.

Ce camp est né d’un constat urgent : des milliers de familles errantes, déplacées, sans abri ni accès à l’eau ou aux soins, tentaient de survivre entre les décombres. Les structures locales étant débordées et les organisations internationales bloquées, il fallait créer un refuge – mais un refuge digne. Pas seulement des tentes, mais un lieu où l’on puisse dormir, prier, se laver, se soigner, apprendre et espérer.

À son ouverture, le camp a accueilli 250 familles, soit environ 2 000 personnes. Ces familles venaient de différentes zones dévastées du nord de Gaza et avaient tout perdu : maison, proches, repères. Le Camp Jabalia a représenté une affirmation de l’humanité face au chaos.

Des mois de travail pour construire un havre de paix

Pendant plusieurs semaines, les équipes d'Al Insan ont travaillé sans relâche pour aménager ce camp. L'objectif n'était pas seulement de fournir un abri, mais de créer un espace structuré et fonctionnel, répondant aux besoins essentiels des familles.

Le camp a été équipé de douches et toilettes, d'une cuisine solidaire, d'un four à pain, d'une salle de prière, d'espaces pour les enfants, d'une tente pharmacie et d'un espace dédié à la kinésithérapie pour les blessés et personnes à mobilité réduite. Un coin eau potable a également été installé, ainsi que des zones pavées pour faciliter les déplacements des personnes handicapées.

Une vie quotidienne renaissante

Au-delà des infrastructures, le camp était un lieu de vie et de solidarité. Chaque jour, des repas chauds et de l’eau potable étaient distribués aux familles. Les enfants participaient à des activités éducatives et récréatives, offrant un moment de répit face au traumatisme de la guerre.

Le point santé fournissait des soins de base, des médicaments, et proposait un espace de kinésithérapie pour les blessés. Une petite classe scolaire avait été mise en place pour que les enfants puissent continuer à apprendre malgré la situation.

La destruction du camp

En mai 2025, l'armée israélienne a lancé une vaste offensive au nord de Gaza, notamment à Beit Hanoun, Beit Lahia et Jabalia. Cette invasion a provoqué la fuite des habitants et la destruction totale du Camp Al Insan.

Malgré cette fin tragique, l’impact de ce projet reste immense. Pendant cinq mois, plus de 2 000 personnes ont bénéficié d’un refuge sûr, d’un accompagnement et d’un environnement digne. Le camp a prouvé qu’il est possible d’agir avec méthode, humanité et dignité, même en pleine guerre.

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Le projet du Camp Jabalia 2025 restera un tournant pour l'association Al Insan. Il a démontré qu'au cœur du chaos, l'espoir peut renaître grâce à la solidarité et à l'action humanitaire.