Blocage d'une résolution humanitaire à Gaza : comprendre les enjeux

Une résolution récente du Conseil de sécurité des Nations Unies, visant à instaurer un cessez-le-feu et à faciliter l'accès humanitaire à Gaza, n'a pas été adoptée. Retour sur les mécanismes institutionnels, les réactions internationales et les conséquences humanitaires de ce blocage.

Un mécanisme controversé : le droit de veto

Le Conseil de sécurité des Nations Unies compte 15 membres, dont 5 permanents disposant d’un droit de veto : la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie. Ce mécanisme permet à un seul pays de bloquer une résolution, même lorsqu’elle est largement soutenue par les autres membres.

Bien que conçu pour éviter des décisions précipitées, ce droit est régulièrement critiqué, car il peut paralyser l’action internationale lors de crises humanitaires graves. Selon l’ONU, plus de 50 vetos ont été utilisés depuis 1972 concernant des situations au Proche-Orient.

Une résolution non adoptée en novembre 2024

Le 21 novembre 2024, une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la libération des civils retenus à Gaza a recueilli le soutien de 14 membres sur 15 du Conseil de sécurité. Cependant, elle n’a pas été adoptée en raison d’un veto, illustrant la difficulté de parvenir à un consensus international dans ce contexte.

« Le blocage de cette résolution empêche la mise en place d’un mécanisme humanitaire urgent pour protéger les populations civiles et faciliter l'accès des secours. » - Déclaration officielle de l'Union européenne, novembre 2024

Conséquences humanitaires alarmantes

La situation à Gaza est décrite par l’ONU et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une crise humanitaire sans précédent. Selon les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) :

  • Plus de 43 000 décès confirmés et plusieurs milliers de personnes portées disparues.
  • 95 % des hôpitaux détruits ou hors service.
  • 60 % des puits et installations d’eau potable endommagés ou détruits.
  • Seuls 4 % des besoins humanitaires ont pu être acheminés depuis le début de la crise.
  • Plus de la moitié de la population dépend entièrement de l'aide humanitaire.

L’OMS a également alerté sur une pénurie aiguë de médicaments et de matériel médical, rendant difficile la prise en charge des blessés et des malades chroniques.

Réactions internationales

Plusieurs États et organisations ont exprimé leur préoccupation face à cette situation. L’Union européenne, la Norvège, l’Afrique du Sud et d'autres pays ont souligné la nécessité d'une action collective pour faciliter l'accès humanitaire et protéger les civils.

Amnesty International et d'autres ONG ont également rappelé l'importance du respect du droit international humanitaire et de la protection des infrastructures civiles.

Un appel à la réforme du Conseil de sécurité

L'usage récurrent du veto dans des situations de crise soulève la question d'une réforme du Conseil de sécurité. Certains pays, dont la France et le Mexique, ont proposé des initiatives pour encadrer ce droit, notamment dans les contextes de crises humanitaires graves.

Le secrétaire général des Nations Unies a réaffirmé, en novembre 2024, la nécessité de rendre les mécanismes de décision plus réactifs et équitables afin de mieux répondre aux urgences humanitaires.

Ce qu’il faut retenir

Gaza est confrontée à une situation humanitaire extrêmement critique, avec des millions de civils privés d'accès sécurisé à l'eau, à la nourriture et aux soins. Le blocage de la résolution illustre les défis du système multilatéral actuel et la difficulté de mettre en place une réponse internationale coordonnée.

La communauté internationale continue de plaider pour un accès humanitaire sécurisé et pour la protection des populations civiles, conformément au droit international humanitaire.

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Cet article a pour objectif d’informer sur la situation humanitaire actuelle en se basant sur des données publiques et des rapports d’organisations internationales. Al Insan est une organisation humanitaire indépendante, sans affiliation politique ou religieuse. Les informations présentées visent à sensibiliser et à promouvoir la solidarité en faveur des populations civiles affectées.