L'or ou l'argent. Que choisir pour calculer le seuil de sa zakat?

HISTOIRE DE LA MONNAIE FIDUCIAIRE ET DE L'ÉTALON-OR

HISTOIRE DE LA MONNAIE FIDUCIAIRE ET L’ÉTALON-OR

La monnaie fiduciaire, également appelée papier-monnaie, trouve ses origines dans la Chine de la dynastie Tang au 7ème siècle, bien qu’elle ne devienne véritablement courante qu’avec la dynastie Song au 11ème siècle, avec le Jiaozi, devenant ensuite le huizi, qui sont les premiers ancêtres du billet de banque moderne. En Europe, le concept de papier-monnaie a pris racine beaucoup plus tard, au 17ème siècle, avec l’essor du commerce et des banques. Les premiers billets de banque sont émis en 1661 par la Banque de Stockholm de Johann Palmstruch qui fait faillite, faute de réserves suffisantes. L’émission de billets de banque ne s’implante durablement qu’au 18e siècle.

Initialement, chaque billet de banque était censé représenter une part d’or détenue en réserve par l’institution émettrice. Ce système, connu sous le nom d’étalon-or, garantissait que les billets de banque pouvaient être échangés contre une quantité fixe d’or stockée dans cette dernière. Cela avait l’avantage d’apporter une stabilité et une confiance dans les échanges économiques, en maintenant comme monnaie l’or reconnu universellement comme une réserve de valeur fiable, tout en permettant de faciliter les transactions sans avoir à le transporter ou à se mettre en danger à le conserver soi-même.

L’ÉTALON-OR ET LES ACCORDS DE BRETTON WOODS ?

L’étalon-or a dominé le système monétaire international jusqu’au début du 20ème siècle. Cependant, les deux guerres mondiales et la Grande Dépression ont mis à rude épreuve ce système, conduisant à sa suspension temporaire. Après la Seconde Guerre mondiale, les accords de Bretton Woods de 1944 ont tenté de rétablir une forme de stabilité en instituant un nouveau système où le dollar américain, lié à l’or, servait de référence mondiale.

Selon ces accords, toutes les autres monnaies étaient fixées par rapport au dollar, au vu de la stabilité de l’économie américaine qui sort de la guerre en étant considérée comme l’économie la plus forte du monde. Ce dollar était lui-même convertible en or à un taux fixe de 35 dollars l’once. Tout ce système visait à stabiliser les taux de change et à encourager la reconstruction économique mondiale. En résumé, les monnaies étaient indexées au dollar, et le dollar était la seule monnaie qui restait indexée à l’or.

Cependant, au fil du temps, les réserves d’or des États-Unis se sont érodées en raison de déficits commerciaux et budgétaires croissants, ce qui a finalement conduit à l’abandon de la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971 sous l’administration de Richard Nixon, décision qui a provoqué la disparition de l’or en tant que monnaie d’échange.

LA FIN DE L’ÉTALON-OR ET LA MONNAIE FIDUCIAIRE MODERNE

La fin de l’étalon-or en 1971 a donc marqué une transition cruciale dans l’histoire économique mondiale. En abandonnant la convertibilité du dollar américain en or, les États-Unis ont mis fin à un système monétaire qui avait dominé les échanges internationaux pendant des décennies. Ce passage a initié l’ère de la monnaie fiduciaire moderne, une ère où les devises ne sont plus adossées à des réserves d’or physiques, mais plutôt à la confiance des acteurs économiques dans les gouvernements et les institutions qui émettent ces devises, ce qui leur donne une valeur que l’on pourrait qualifier de virtuelle. Désormais les États ne sont plus limités par leurs réserves d’or et peuvent créer de la monnaie de manière flexible, presque ex nihilo, dont la valeur va dépendre de la confiance des autres institutions en leur stabilité politique et économique.

Et c’est là que se pose toute la problématique par rapport à la Zakat : comment évaluer et calculer cette obligation religieuse dans un contexte où la monnaie n’a plus de valeur intrinsèque liée à une matière première comme l’or ou l’argent, là où le Législateur a justement rattaché cette prescription à ces matières ? Faut-il encore donner la Zakat sur la monnaie dans ce contexte ? Si oui, faut-il indexer la valeur de la monnaie sur l’or ou bien l’argent ? Ce sont ces questions qui ont suscité des débats parmi les savants contemporains.

LES PREUVES DU NISAB SUR L'OR ET SUR L'ARGENT

L’OR

Le seuil de la zakat pour l’or est fixé à 20 dinars, chaque dinar étant environ l’équivalent de 4,25 g d’or, le total faisant environ 85 grammes d’or.

Abu Dawud rapporte dans ses Sunan (n°1572) d’Ali (qu’Allah soit satisfait de lui), que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a dit :

« Tu n’as rien à payer (de zakat) sur l’or jusqu’à ce que tu possèdes vingt dinars. Lorsque tu possèdes vingt dinars et qu’une année lunaire (hawl) s’est écoulée, tu dois payer un demi-dinar en zakat. Pour toute quantité supplémentaire, la zakat est calculée proportionnellement. » (N.B. : ce hadith est considéré faible par certains savants comme on le mentionnera par la suite)

L’ARGENT AVEC UN SEUIL DE 200 DIRHAMS (environ 595 grammes d’argent)

D’après Jabir, le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a dit : « Il n’y a pas de zakat sur moins de cinq awāq de monnaie » Rapporté par Muslim, et Al-Bukhari rapporte une version similaire d’Abu Sa’id Al-Khudri.

Une uqiyya (sing. de “awāq”) est équivalente à 40 dirham, cinq awāq donne donc 200 dirham.

Ainsi, le seuil de la Zakat de l’or est de 85 grammes d’or. Or si l’on se base sur l’indice 22 carats comme c’est préconisé (voir ci-après), avec le cours de l’or à la date de l’écriture de cet article, on en vient à la valeur de 64,20 euros par gramme. Le nissab de l’or est donc équivalent à 5454,5€.

Quant au seuil de la Zakat de l’argent, son cours à la date de l’écriture de cet article est de 0,92€. Ce qui nous donne un Nissab de 547,4€.

Est-il préférable de se baser sur l’or, l’argent, ou peu importe, et pourquoi ?

Après ce simple calcul, il est évident que l’on constate la large différence entre le Nissab de l’argent et celui de l’or qui lui est dix fois supérieur. Viens donc la question que l’on se pose, à savoir quel est le mieux entre se considérer imposable dès lors qu’on a dépassé le seuil de l’argent, ou de ne se considérer comme tel qu’après avoir dépassé celui de l’or ?

AVIS DÉFENDANT L’ARGENT , RÉFÉRENCE ET ARGUMENTS

Cheikh Abd al-Aziz Ibn Bâz (رحمه الله)

Cheikh Ibn Bâz explique que les seuils pour l’or et l’argent sont établis par la charia, et que chacun peut s’y référer. Toutefois, il met en avant les bénéfices sociaux du seuil basé sur l’argent, car il est plus accessible :

“Le seuil de la Zakât pour l’argent est de 595 grammes. Si une personne possède cette quantité ou plus pendant une année lunaire complète, elle doit s’acquitter de la Zakât, soit 2,5 % du montant total. Se baser sur l’argent permet d’aider un plus grand nombre de nécessiteux, car son seuil est plus bas que celui de l’or.”

نصاب الزكاة في الفضة هو 595 جرامًا. إذا ملك الشخص هذا المقدار أو أكثر لمدة سنة قمرية كاملة، وجب عليه إخراج الزكاة بنسبة 2.5% من المبلغ الإجمالي. اختيار الفضة يساعد غالبًا في إعانة عدد أكبر من المحتاجين لأن نصابها أقل من نصاب الذهب. Source : Majmû’ Fatâwâ Ibn Bâz

Cheikh Muhammad Ibn Salih al-Uthaymîn رحمه الله

Cheikh Ibn ’Uthaymîn partage un avis similaire, en mettant en lumière l’esprit de la charia, qui est de maximiser l’aide aux pauvres :

“Il est préférable de se baser sur le seuil de l’argent pour le calcul de la Zakât, car cela permet d’aider un plus grand nombre de pauvres. C’est en accord avec l’objectif de la charia, qui vise à soutenir les nécessiteux et à renforcer la solidarité sociale.”

من الأفضل الاعتماد على نصاب الفضة في حساب الزكاة، لأن ذلك يساعد في إعانة عدد أكبر من الفقراء، بما يتوافق مع روح الشريعة التي تهدف إلى دعم المحتاجين وتقليل الفوارق الاجتماعية.”

(Source : Charh al-Mumti’

Assemblée des Grands Savants d’Arabie Saoudite (Hay’at Kibar al-Ulama)

L’Assemblée des Grands Savants confirme la validité des deux méthodes, tout en soulignant que la priorité devrait être donnée à l’argent dans le contexte actuel :

“Puisque le seuil de l’argent est plus accessible que celui de l’or, il convient de s’y référer afin d’augmenter l’impact de la Zakât et de mieux répondre aux besoins des nécessiteux, conformément aux principes de la charia.”

نظرًا لأن نصاب الفضة أقل من نصاب الذهب، فمن المستحسن الأخذ به لزيادة تأثير الزكاة وتلبية احتياجات الفقراء بما يتوافق مع مقاصد الشريعة.”

La plupart des savants contemporains du Maroc défendent l’avis de prendre en référence l’argent pour la Zakat

Le savant de Fès shaykh Muhammad At-Tawil – qu’Allah lui fasse miséricorde – qui a dit : « Il est nécessaire d’évaluer la monnaie en circulation pour connaître son seuil, ce sur quoi sont unanimes ceux qui disent qu’elle est soumise à la zakat, mais ils diffèrent quant à la base de l’évaluation, est-ce en or ou en argent ou autre ?

La première tendance, qui est la vérité et la tendance correcte, est de l’évaluer en fonction de l’argent, soit un poids de 624 grammes en tenant compte de la divergence sur la mesure du dirham, est-ce 3,12 grammes ou 2,975 grammes ? Si quelqu’un possède des billets de banque équivalant au seuil de l’argent, il doit s’acquitter de la zakat, même s’il n’atteint pas le seuil de l’or qui est de 85 grammes. » Cette parole est mentionnée par son élève Mohamed Lamraoui dans son livre « Al-Mubin ‘an Adillat Al-Murshid Al-Mu’in » préfacé par le Dr. Muhammad At-Tawil – qu’Allah lui fasse miséricorde – lui-même et Dr. Farid Al-Ansari – qu’Allah lui fasse miséricorde ; p. 275.

Le shaykh Sidi Al-Yazid Ar-Radi, président du conseil scientifique (Majlis ‘ilmi) de Taroudant a écrit dans son livre « Zakât Rawâtib al-Muwadhafîn wa Kasb Ashâb al-Mihan al-Hurra” (La Zakat sur les salaires des employés et les gains des professions libérales) à la page 13 ce qui suit :

« La majorité des chercheurs contemporains estiment que le seuil de la zakat sur la monnaie en circulation doit être basé sur l’argent, c’est-à-dire que le seuil est ce qui atteint la valeur de 595 grammes d’argent. Cette opinion me semble plus solide pour les raisons suivantes :

Les textes législatifs qui déterminent le seuil de l’argent à cinq awaq ou deux cents dirhams sont plus nombreux et plus authentiques, tandis que les textes qui fixent le seuil de l’or à vingt mithqals ou vingt dinars sont peu nombreux et, en plus de leur rareté, leurs chaînes de transmission comportent des défauts.

Ibn Abdil Barr a dit : « Il n’est rien de fiable rapporté du Prophète ﷺ concernant l’or par des narrateurs de confiance. » An-Nawawi a dit : « Il n’y a pas de mention claire du seuil de l’or dans les récits authentiques, bien qu’il y ait des hadiths qui le fixent à vingt mithqals, mais ils sont faibles. » Ibn Taymiyyah a dit en parlant de la classification de Malik des hadiths sur la zakat dans le Muwatta : « Malik – qu’Allah lui fasse miséricorde – commence le livre de la zakat dans le Muwatta par le hadith d’Abu Sa’id car c’est le plus authentique dans ce domaine, et c’est également ce qu’a fait Muslim dans son Sahih. Ce hadith mentionne le seuil de l’argent, des chameaux, des grains et des fruits, puis du bétail et de la monnaie…, puis mentionne le seuil de l’or, mais la preuve pour cela est plus faible que pour l’argent, c’est pourquoi il l’a mis en dernier. » (3)

Or nul doute que ce qui a des chaînes de transmission sûres et atteint le plus haut niveau d’authenticité doit être priorisé en cas de conflit et de sélection par rapport à ce qui a des chaînes de transmission sujettes à débat.

De plus, évaluer en fonction de l’argent permet au donateur de choisir la précaution pour sa religion, car celui qui possède deux cents dirhams légaux – ou leur équivalent en monnaie – est considéré comme riche par la loi islamique et doit s’acquitter de la zakat. Or si nous l’exemptons de la zakat en prétendant qu’il n’a pas atteint le seuil basé sur la valeur de l’or, nous contredisons les textes clairs et explicites qui fixent le nissab selon l’argent, et nous prenons ainsi un risque et jouons avec le feu. »

On apprend donc des propos du shaykh Al-Habib Ben Tahar ce qui suit :

  • Le savant shaykh Muhammad At-Tawil considère que la monnaie en circulation doit être évaluée en se basant sur l’argent.
  • Selon At-Tawil, le seuil de la zakat en argent est de 624 grammes, basé sur les divergences concernant le poids du dirham.
  • Il est ainsi nécessaire de s’acquitter de la zakat si la monnaie atteint le seuil de l’argent, même si elle n’atteint pas le seuil de l’or (85 grammes).
  • Le shaykh Sidi Al-Yazid Ar-Radi soutient que la majorité des chercheurs contemporains préfèrent également baser le seuil de la zakat sur l’argent, fixant ce seuil à 595 grammes.
  • Ar-Radi justifie cette position par la solidité des textes législatifs et la fiabilité des hadiths concernant l’argent.
  • Il souligne que les textes sur l’or sont rares et moins fiables, citant notamment Ibn Abdil Barr, An-Nawawi, et Ibn Taymiyyah.
  • Évaluer en fonction de l’argent est plus prudent religieusement, car selon les ahadith qui considèrent riche et soumis à la zakat toute personne possédant deux cents dirhams légaux ou leur équivalent, ne pas la donner expose à délaisser

AVIS DÉFENDANT L’OR, RÉFÉRENCE ET ARGUMENTS

Le fait de prendre l’or comme référence de la Zakat est notamment la position des savants contemporains de Tunisie.

Le savant zaytunien shaykh Al-Habib Ibn Tahir dit dans son encyclopédie “Al-Fiqh al-Maliki wa Adillatuh” (vol. 2 p. 36-37) :

“La zakat est due sur les pièces de monnaie et les billets de banque utilisés par les gens, sous deux conditions : qu’ils atteignent le seuil (nisab) et qu’une année lunaire complète (hawl) se soit écoulée après les avoir thésaurisés.

De nombreux savants de Tunisie ont choisi d’évaluer le seuil (nisab) de la zakat en utilisant l’or plutôt que l’argent, car la valeur de l’argent est devenue beaucoup plus basse que celle de l’or. Comme le seuil de la zakat est considéré comme le minimum de richesse en droit islamique, celui qui possède le seuil en argent n’est pas considéré comme riche en raison de la faible valeur de l’argent ; il est même admissible à recevoir la zakat, car le pauvre est celui qui ne possède pas de quoi subvenir à ses besoins annuels. Or la valeur du seuil en argent ne suffit pas pour couvrir les besoins annuels.

Comme l’or ne peut être utilisé comme monnaie ou bijou sans l’ajout d’un pourcentage de cuivre ou d’un autre métal pour le rendre solide et utilisable, les savants malikites (…) ont considéré cet ajout négligeable et l’ont traité comme de l’or pur. Cependant, ils ont exigé que cette addition d’alliage soit minime, de sorte qu’elle ne dégrade pas l’or mélangé en le rabaissant en dessous du niveau de l’or pur, et ils l’ont estimée à un dixième au maximum. Il en est de même pour l’argent.

Sur cette base, l’or utilisé pour évaluer les billets de banque utilisés par les gens est celui dont le pourcentage de mélange ne dépasse pas un dixième. L’or couramment utilisé, qui contient ce pourcentage, est ce que l’on appelle l’or de 22 carats.”

On apprend donc des propos du shaykh Al-Habib Ibn Tahar ce qui suit :

  • La valeur de l’or est généralement plus stable et moins sujette aux fluctuations du marché par rapport à l’argent.
  • La valeur de l’argent est selon lui ainsi que les savants de Tunisie trop basse pour être un indicateur fiable de richesse, et rendrait même les pauvres imposables.
  • Le nissab de l’argent ne couvre pas les besoins annuels et laisse son propriétaire dans la précarité, or le nissab est censé être un indicateur de richesse, ce qui est un argument pour l’or.
  • L’or utilisé pour la zakat doit avoir un pourcentage de mélange inférieur à un dixième, ce qui correspond à l’or de 22 carats.
  • Les savants malikites considèrent l’ajout d’alliage négligeable tant qu’il reste inférieur à un dixième.
  • On indexe donc la valeur de la monnaie fiduciaire et des billets de banque à la valeur de l’or de 22 carats.
Quelle serait l’utilité de se baser sur l’argent et non l’or pour la oumma ?

Des paroles des savants que nous avons pu lire précédemment, l’on comprend que si l’or est une référence admise et acceptée pour la Zakat, se baser sur l’argent pour déterminer le nissab de celle-ci présente plusieurs avantages pour l’individu comme pour la communauté dans son ensemble.

L’argent permet d’augmenter le nombre de contributeurs, et ce car vu que l’argent a une valeur plus faible que l’or, plus de musulmans atteindront le seuil de richesse imposable et seront tenus de payer la zakat. Cela augmente le montant total collecté, permettant une aide plus pertinente et plus large qui couvre les besoins des nécessiteux et incite tout le monde à donner, quitte à créer un cercle vertueux.

Se baser sur l’argent est une précaution : en l’adoptant, le musulman évite de manquer involontairement à cette obligation de la zakat en raison de l’utilisation d’un seuil de richesse plus élevé (celui de l’or) malgré l’existence de la divergence, ce qui ferait qu’il s’opposerait potentiellement aux textes qui le rendent imposable à partir du seul de l’argent

Allah sait mieux

Découvrez nos autres campagnes

Logement pour les réfugiés

Explorez nos projets et découvrez comment nous faisons la différence.

Gaza & Idlib

Votre générosité aide à transformer des vies et à soutenir nos missions.

Parrainer un Orphelin

Engagez-vous avec nous pour un impact durable et positif.

Éducation & Scolarité

Engagez-vous avec nous pour un impact durable et positif.

Alimentation

Engagez-vous avec nous pour un impact durable et positif.

Zakat Al Maal

Engagez-vous avec nous pour un impact durable et positif.

Al Insan

La voix de ceux qui n’en ont pas

Contact

contact-ong@al-insan.fr

S’inscrire à notre Newsletter

 

Pour suivre nos actions au quotidien et rester informer, suivez-nous sur nos réseaux et inscrivez-vous à notre Newsletter

Copyright © 2024 Al Insan